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Aménagement
de l’espace et du paysage
Durant les dernières décennies, les modifications
du territoire ont été importantes : la rationalisation
de l’agriculture a entraîné une diminution des
structures paysagères et l’uniformisation des paysages
; l’urbanisation et la densification des voies de communication
a augmenté l’emprise des zones construites et la fragmentation
des milieux. La diminution de la biodiversité a été
l’une des conséquences majeures de ces modifications.
Dans les prochaines années, l’évolution du
territoire va être fortement influencée par les récentes
modifications légales, notamment celles portant sur l’aménagement
du territoire, l’agriculture, les améliorations foncières,
l’aménagement des cours d’eau et les forêts.
C’est ainsi que, par exemple, des zones agricoles diversifiées
pourront être légalisées et certaines activités
pourront être admises en zone agricole traditionnelle ; les
aménagements techniques et fonciers devront intégrer
des mesures de revitalisation pour les cours d’eau ou de renaturation
pour l’espace agricole ; les inventaires du patrimoine naturel
et des paysages seront complétés par des concepts
plus globaux d’aménagement du paysage (les LEK, Landschaft
EntwicklungsKonzept, ou CEP, Conception Evolutive du Paysage). Les
responsables de l’aménagement ont ainsi besoin de nouveaux
concepts, méthodes et outils pour relever les défis
et agir efficacement en vue d’un développement durable
du territoire et d’un aménagement intégré
du paysage.
Les recherches menées dans ce domaine portent principalement
sur des développements méthodologiques visant une
prise en compte de l’intégralité du contexte
environnemental du territoire en vue de la mise en oeuvre de ces
nouveaux concepts et instruments, comme les CEP par exemple. L’approche
retenue se caractérise par :
- une vision globale du territoire et une intégration
de ses différentes composantes, soit l’agriculture,
les milieux naturels, les sols, les eaux, les équipements
et les constructions.
- Une prise en compte des contraintes et objectifs des niveaux
national, cantonal ou régional et local (jusqu’au
niveau de l’exploitation agricole), étant entendu
qu’un instrument n’est réellement efficace
que s’il intègre ces différents niveaux et
fournit des informations au niveau où sont prises effectivement
les décisions, soit le plus souvent au niveau local.
- L’évaluation des potentialités du territoire
vis-à-vis de différents modes d’utilisation
du sol et pour la gestion durable des ressources naturelles.
Les recherches se trouvent au carrefour de différentes disciplines,
soit principalement :
- l’écologie du paysage
- la géomatique, analyse spatiale et statistique
- l’analyse multicritère et l’aide à
la décision.
Consultation de données du territoire
Monitoring et gestion
du territoire
Depuis plusieurs années, les collectivités publiques
ont consenti de gros efforts pour acquérir des données
sous forme numérique et constituer des systèmes d’information
du territoire (SIT). De plus en plus de collectivités publiques,
qu’il s’agisse de cantons ou de villes, possèdent
des bases de données assez complètes et opérationnelles,
en particulier pour tout ce qui touche aux activités de gestion,
comme le cadastre, l’utilisation du sol ou les réseaux
et les équipements. Elles sont toutefois confrontées
généralement à la difficulté de valoriser
ces données dans les processus de planification et de décision,
soit de compléter les SIT existants par des systèmes
d’aide à la négociation et à la décision.
C’est ainsi que, à peu près partout en Europe,
les collectivités publiques sont confrontées au paradoxe
suivant : elles n’ont jamais possédé d’outils
aussi puissants pour acquérir, stocker, gérer et diffuser
les informations sur le territoire, mais elles font le constat général
de la difficulté à gérer et à réaliser
les projets urbains. Cette situation remet en cause les outils traditionnels
de planification, d’aménagement et de gestion. Ces
réflexions se font dans un contexte où ces mêmes
collectivités s’engagent dans la réalisation
d’un agenda 21 local et se préoccupent de plus en plus
du suivi du territoire et de l’évaluation des performances
des mesures prises en vue de la promotion d’un développement
durable.
Dans le même temps, on observe dans de nombreux pays du Sud,
une demande assez similaire. En effet, le processus de décentralisation
s’accompagne généralement d’un transfert
de compétences vers les collectivités locales (villes
et régions) notamment dans les domaines de l’aménagement
du territoire et de la gestion de l’environnement, mais sans
que ce transfert soit accompagné de moyens. Ces collectivités
se trouvent ainsi quelque peu désemparées face à
un héritage difficile à gérer, à des
situations explosives notamment dans les zones de forte croissance
urbaine et à un manque de moyens et d’outils pour y
faire face. La demande est forte pour de nouvelles méthodes
et instruments de planification, d’aménagement et de
monitoring adaptés aux contextes technologique, informationnel,
socio-économique et politique.
Une des originalités du groupe " Aménagement
" de l’HYDRAM est de mener des activités de recherche
et développement dans ce domaine aussi bien au Nord qu’au
Sud. Les expériences ainsi acquises permettent d’enrichir
les réflexions aussi bien sur les méthodes que sur
les outils. Elles amènent également des éléments
de réflexion sur la notion de développement durable
et sa signification en aménagement du territoire et en gestion
de l’environnement. Les travaux en cours portent principalement
sur les trois axes suivants :
- Des " tableaux de bords " pour la planification environnementale,
l’aménagement du territoire et, plus généralement,
les agenda 21 locaux.
- Méthodes d’agrégation spatio-thématique
pour l’obtention d’indicateurs synthétiques
pertinents en vue d’un suivi du territoire et de la mesure
de la performance des actions et des décisions.
- Méthodes et outils de présentation, de communication
et d’accès aux informations.
- Des systèmes informatisés pour l’aide à
la décision et à la gestion des ressources qui permettent
de faciliter les processus de gestion et d’évaluer
les stratégies dans leurs dimensions temporelles et spatiales
(combinaison de différents niveaux d’approche, du
local au régional) et qui couvrent toutes les chaînes
de traitement des données de l’observation à
la décision.
- Des concepts et méthodes pour un aménagement participatif,
où l’aménagement est considéré
plus comme un programme que comme un projet, qui mette l’accent
sur l’interdisciplinarité et la dynamique socio-politique,
et qui assure l’implication, la responsabilisation et la
formation des acteurs et des élus locaux.
Les recherches se trouvent au carrefour de différentes disciplines,
soit principalement :
- L’aménagement du territoire et l’urbanisme
- la géomatique, base de données et systèmes
de communication
- l’analyse multicritère et l’aide à
la décision.
Aménagement de cours d'eau
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