L'évaporation et l'interception |
L'évaporation et plus particulièrement l'évapotranspiration jouent un rôle essentiel dans l'étude du cycle de l'eau. La figure suivante représente schématiquement les différents éléments intervenant dans les processus d'interception et d'évaporation (en italique) et d'évapotranspiration, qui font l'objet de ce chapitre.
Principaux éléments intervenant dans les concepts d'interception, d'évaporation et d'évapotranspiration.
Une fraction non négligeable de l'eau des précipitations n'atteint jamais le sol. Cette eau est interceptée par des obstacles au cours du trajet vertical mais aussi horizontal de l'eau. Ce phénomène se nomme interception.
On
rappelle que l'interception telle qu'elle est définie par les hydrologues
est liée à l'évaporation à partir des
eaux interceptées et qu'il s'agit donc d'une interception évaporée
(que les anglo-saxons appellent sans équivoque interception losses). |
Les pertes qui résultent du phénomène d'interception par le couvert végétale ou d'autres surfaces plus ou moins perméables (cf. constructions et routes à ne pas négliger en hydrologie urbaine), vont dépendre de facteurs météorologiques et notamment de la structure de l'épisode pluvieux mais aussi de la couverture végétale (morphologie des végétaux et capacité de stockage, densité et âge des peuplements).
De façon analytique, les pertes par interception s'expriment par la relation suivante : I = Pi - (Ps + Pt) Où : I :
interception (pluie n'atteignant jamais le sol) [mm], |
L'évaporation et la transpiration
L'air ambiant n'est jamais sec mais contient une part plus ou moins importante d'eau sous forme gazeuse de par :
En hydrologie, on utilise le terme générique d'évapotranspiration pour prendre en compte la combinaison de ces deux processus qui ont lieu généralement simultanément dans la situation d'un sol couvert par de la végétation.
Processus physique de l'évaporation
L'évaporation est le processus par lequel l'eau sous forme liquide se transforme en gaz (vaporisation) et peut s'échapper de la surface évaporatoire. L'eau peut s'évaporer à partir de nombreuses surfaces comme les lacs, les rivières, les sols, les routes et la végétation mouillée.
Un apport d'énergie sous la forme d'une quantité de chaleur est nécessaire pour engendrer l'évaporation. Dalton (1802) a établi une loi qui exprime le taux d'évaporation d'un plan d'eau en fonction du déficit de saturation (quantité d'eau es-ea que l'air peut stocker) mais aussi de la vitesse du vent u de l'air.
La loi de Dalton se formule ainsi : Avec : E :
taux d'évaporation (ou flux d'évaporation ou vitesse d'évaporation)
[mm/s], |
En
théorie et dans des conditions de pression et de température
données, le processus d'évaporation est possible jusqu'à
ce que es = ea.
|
L'évaporation dépend essentiellement de deux facteurs associés à des facteurs météorologiques (la quantité de chaleur à disposition, la capacité de l'air à stocker de l'eau) mais aussi de facteurs physiques liés aux surfaces évaporantes.
Facteurs
météorologiques
|
|
Facteurs
physiques
|
|
Evapotranspiration d'un sol couvert par de la végétation
La notion d'évapotranspiration regroupe l'évaporation directe de l'eau du sol et la transpiration par les plantes. Sur un sol présentant une couverture végétale, même partielle, les échanges par transpiration sont quantitativement plus importants que les échanges par évaporation directe.
On peut distinguer deux principales notions dans l'évapotranspiration :
|
D'une manière générale, l'évapotranspiration est conditionnée par :
On peut également noter qu'il existe deux résistances aux flux évaporatoires à partir d'une couverture végétale, d'une part une résistance aérodynamique et d'autre part une résistance de surface, toutes deux dues à la présence de la végétation.
Estimation de l'évaporation et de l'évapotranspiration
Evapotranspirations maximale (ETM) et de référence (ET0).