Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température et de la pression mais aussi du degré de pollution de l'atmosphère. La figure suivante donne les différentes conditions de pression et de température pour les trois états de l'eau, ainsi que les transformations de phase.
Fig. 1.2 - Représentation du cycle de l'eau
Réservoir
|
Fraction des réserves totales [%] |
Fraction des réserves d'eau douces [%] |
Eaux océaniques |
96,5379 |
|
Eaux souterraines totales |
1,6883 |
|
Nappes d'eau douce |
0,7597 |
30,0606 |
Eau du sol |
0,0012 |
0,0471 |
Glaciers et couverture neigeuse permanente |
1,7362 |
68,6972 |
Antarctique |
1,5585 |
61,6628 |
Groenland |
0,1688 |
6,6801 |
Arctique |
0,0060 |
0,2384 |
Régions montagneuses |
0,0029 |
0,1159 |
Permafrost |
0,0216 |
0,8564 |
Réserves d'eau dans les lacs |
0,0127 |
|
Douces |
0,0066 |
0,2598 |
Salées |
0,0062 |
|
Marais |
0,0008 |
0,0327 |
Rivières |
0,0002 |
0,0061 |
Eau biologique |
0,0001 |
0,0032 |
Eau atmosphérique |
0,0009 |
0,0368 |
Réserves totales |
100 |
|
Réserves d'eau douce |
2,53 |
100 |
Les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau douce après les eaux contenues dans les glaciers. Elles devancent largement les eaux continentales de surface. Leur apport est d'autant plus important que, dans certaines parties du globe, les populations s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme c'est le cas dans la majorité des zones semi-arides et arides. En Suisse, l'eau potable a pour origine principale l'eau souterraine (70 - 80%) et secondaire l'eau de surface (20 - 30%). On doit cependant garder à l'esprit que plus de la moitié de l'eau souterraine se trouve à plus de 800 mètres de profondeur et que son captage demeure en conséquence difficile. En outre, son exploitation abusive entraîne souvent un abaissement irréversible des nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par de l'eau salée (problème rencontré en zone maritime telle qu'en Libye, Sénégal, Egypte, etc.). Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont, à l'inverse des eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles sont quantitativement infimes et sont susceptibles d'être plus facilement polluées malgré l'effort fait depuis une dizaine d'années pour en améliorer la qualité. Le Canada possède à lui seul 30 % des réserves mondiales d'eau douce et 6% du ruissellement terrestre. Quant aux eaux météoriques, elles peuvent paraître quantitativement très modestes, du moins dans certaines régions. Néanmoins, elles constituent une étape essentielle du cycle de l'eau. Le pourcentage d'eau disponible pour l'homme est certes très faible, mais suffisant grâce à la circulation ou au recyclage de cette eau. Dans chacun des ces grands réservoirs terrestres, l'eau se renouvelle au fil des ans. La vitesse de renouvellement des eaux dans les réservoirs est mesurée par un flux : le temps de séjour moyen ou
Réservoir |
Temps de renouvellement
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Temps de renouvellement
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Océans |
2500 ans |
3100 ans |
Calottes glaciaires |
1000 – 10'000 ans |
16000 ans |
Eaux souterraines |
1500 ans |
300 ans |
Eaux du sol |
1 an |
280 jours |
Lacs |
10-20 ans |
1-100 ans (eaux douces) 10-1000 ans (eaux salées) |
Cours d'eau |
10-20 jours |
12-20 jours |
Eau atmosphérique |
8 jours |
9 jours |
Biosphère |
Quelques heures |
- |
Continents |
Précipitations |
Evaporation |
Ruissellement |
Europe |
790 |
507 |
283 |
Afrique |
740 |
587 |
153 |
Asie |
740 |
416 |
324 |
Amérique du Nord |
756 |
418 |
339 |
Amérique du Sud |
1600 |
910 |
685 |
Australie et Océanie |
791 |
511 |
280 |
Antarctique |
165 |
0 |
165 |
Moyenne pour tous les continents |
800 |
485 |
315 |
|
Hauteur d'eau mm/an |
Volume x 106 m3 |
Débit m3/s |
Précipitation |
1'456 |
60'100 |
|
Ruissellement |
978 |
40'400 |
1'280 |
Stockage |
-6 |
250 |
|
Evaporation |
484 |
19'950 |
|
Apports extérieurs |
318 |
13'100 |
415 |
Ecoulement total |
1'296 |
53'500 |
1'695 |
Petite conclusion sur le cycle hydrologique Pour conclure sur le cycle hydrologique, on peut dire qu'il est caractérisé par l'interdépendance de ses composantes, par sa stabilité et son équilibre dynamique. Si un processus est perturbé, tous les autres (cycle de l'azote, cycle du phosphore, etc.) s'en ressentent ! En particulier, le cycle hydrologique peut être influencé à des degrés divers par les activités humaines. En effet, l'homme agit directement sur le processus de transformation de l'eau, et cela de plusieurs façons : la construction de réservoirs, le transport de l'eau pour des besoins industriels, le captage des eaux phréatiques, l'irrigation, le drainage, la correction des cours d'eau, l'utilisation agricole des sols, l'urbanisation, les pluies provoquées, etc., sont des exemples de l'intervention humaine. |
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(1.1) |
Avec :
P : précipitations (liquide et solide) [mm],
S : ressources (accumulation) de la période précédente (eaux souterraines, humidité du sol, neige, glace) [mm],
R : ruissellement de surface et écoulements souterrains [mm],
E : évaporation (y compris évapotranspiration) [mm],
S + DS : ressources accumulées à la fin de la période [mm].
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(1.2) |
Avec :
E : évaporation [mm] ou [m3],
I : volume entrant [mm] ou [m3],
O : volume sortant [mm] ou [m3],
DS : variation de stockage [mm] ou [m3].
Si le bassin versant naturel est relativement imperméable, la variation de stock sur une période donnée peut être considérée comme nulle (DS=0). Dès lors, on peut introduire le déficit d'écoulement D dans l'équation qui s'écrit :
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(1.3) |
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(1.4) |
D : déficit d'écoulement [mm],
P : pluie annuelle
T : température moyenne annuelle [°C].
L = 300 + 25 T + 0.05 T3.
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(1.5) |
D : déficit d'écoulement [mm],
P : pluie annuelle [mm],
m= 1/(0.8 + 0.16 T) : coefficient régional (m=0.42 pour la France).
Petite conclusion sur le bilan hydrique L'application de la méthode du bilan hydrique est limitée par la difficulté de quantifier les variables. Effectivement, les processus hydrologiques sont difficiles à observer directement sur le terrain et donc à mesurer. Notons que les erreurs de mesure éventuelles des termes qu'on retrouve dans l'équation hydrologique simplifiée se répercutent directement sur les valeurs calculées de l'évaporation. Devant ces imprécisions, on suggère l'emploi de cette méthode dans le cas d'un avant-projet par exemple, pour vérifier l'état du système et surtout la validité (la fiabilité) des mesures qui le décrit. |